Histoire

L’épidémie de SRAS de 2003 a ébranlé la planète et a mis en lumière que les nouveaux virus sont une menace potentielle pour le tissu socioéconomique mondial. Elle a aussi révélé aux scientifiques et aux décideurs que malheureusement, nous ne sommes pas préparés à une pandémie virale de grande envergure. L’arsenal de la santé publique ne compte guère plus d’armes antivirales aujourd’hui que lors de l’épidémie de grippe espagnole en 1918.

Unis dans un effort commun pour combler ce « fossé antiviral », des scientifiques canadiens impliqués dans le Réseau de centres d’excellence en génie protéique (PENCE) se sont regroupés en juin 2004 dans le dessein de rechercher des solutions pour combler les graves lacunes dans le niveau de préparation de la santé publique qui pourraient s’avérer dévastatrices. Le CITAV est né de la volonté des scientifiques de remédier à la carence de thérapies efficaces et accessibles contre les maladies virales.

La stratégie sous-jacente du CITAV était de forger un réseau international fondé sur les mêmes principes que le Réseau canadien de centres d’excellence, dont le succès a été éclatant. Les RCE sont des réseaux à grande échelle qui mobilisent l’expertise de professionnels dans tout le pays afin d’innover dans les domaines d’importance économique et sociale. La première conférence du CITAV, tenue à Toronto en 2004, a réuni plus de 100 scientifiques. Depuis, le CITAV a organisé neuf symposiums internationaux (France et Canada, 2005; Australie, 2007; Nigeria, 2008; Chine, 2008; France, 2009, et Allemagne, 2010) et prépare le 10e symposium qui se tiendra en Inde en février 2012.

Au fil des années, plus de 500 scientifiques provenant de 36 pays dans les cinq continents sont venus grossir les rangs du CITAV. Fédérés par la volonté de pallier le manque de préparation par l’innovation et la recherche, ces scientifiques sont tous des professionnels de premier plan dans leurs domaines respectifs.

En 2006, une organisation à but non lucratif œuvrant pour le développement de médicaments a été intégrée au réseau afin de développer les médicaments candidats prometteurs révélés lors des symposiums scientifiques qui continuent de se tenir. Le CITAV a créé une équipe de professionnels experts dans le domaine de la pharmacie et de la conception de médicaments pour répondre aux besoins croissants en matière de stockage de médicaments. Un Comité de Révision technique formé d’experts industriels indépendants a aussi été établi pour évaluer et préparer les étapes de développement des candidats-médicaments prometteurs mis au point par le CITAV.

Néanmoins, le développement de médicaments exige des ressources considérables et à ce jour, et le CITAV n’a pas été en mesure de réunir les fonds nécessaires pour développer tous les candidats-médicaments identifiés. Le CITAV recherche sans relâche des fonds de gouvernements et de fondations pour rectifier cette situation et a créé une organisation caritative, la Fondation sur les antiviraux (FAV) afin de rechercher les dons de sociétés. Parallèlement, le CITAV s’appuie sur son réseau mondial pour développer un groupe sélectif de médicaments prometteurs et conduire des tests cliniques.

Les pays les plus pauvres sont particulièrement vulnérables aux maladies virales. Dès lors, il est essentiel de mettre au point de nouvelles thérapies en tenant compte des particularités des pays en développement, afin que les médicaments soient à la portée de ceux qui en ont le plus besoin. La mission du CITAV est de garantir la disponibilité des médicaments mis au point par ses scientifiques dans les pays à revenu intermédiaire (PRITI). Le CITAV est également en contact permanent avec des sociétés pharmaceutiques ou biotechnologiques pour établir des partenariats les contraignant à vendre aux PRITI des médicaments au coût de revient.